Il arrive un moment où l’on ressent une distance avec soi-même, comme si l’on vivait suspendu entre plusieurs histoires, sans vraiment écrire la sienne. On avance, mais en s’appuyant sur des repères extérieurs, des idées, des gens, ou des règles qui résonnent à peine avec ce que l’on porte au fond de soi.
Il ne s’agit pas de blâmer ce réflexe. Nous avons tous cherché des réponses auprès de figures d’autorité, des systèmes ou des méthodes qui prétendaient détenir la vérité. Mais derrière ces choix, il y a le besoin d’être guidé dans un monde qu’on comprend mal. Ce besoin, bien que naturel, nous éloigne parfois de notre propre autorité.
L’autorité personnelle : une voie intérieure
Vivre sous l’ombre d’une autorité extérieure est rassurant, mais c’est une béquille fragile. À trop chercher des modèles, on finit par naviguer dans les histoires des autres, adopter des chemins qui ne nous appartiennent pas. Pourtant, il existe en chacun une boussole, intime et précise, qui ne demande qu’à être écoutée.
Ce n’est pas une révélation soudaine, ni un moment magique où tout devient évident. C’est un processus. Il commence par des choix, petits ou grands, des prises de décisions qui, même maladroites, viennent du cœur. Et c’est là que réside la vraie puissance : dans cette capacité à reconnaître ce qui nous parle, à refuser ce qui sonne creux, et à avancer, même face au doute.
La fin des esquives
Beaucoup esquivent. Ils fuient les défis, évitent l’effort qui pourrait les confronter à eux-mêmes. Cette fuite prend mille formes : changer d’objectifs constamment, tester tout sans jamais approfondir, ou faire semblant de suivre un chemin sans réellement s’y investir. On pense gagner du temps, mais en réalité, on reste immobile.
Tôt ou tard, la vie impose son rythme. Elle nous force à lâcher les fantasmes d’un contrôle parfait. Et ce moment, bien que désorientant, est une opportunité. Car lorsqu’il n’y a plus rien à quoi s’accrocher, ce qui reste, c’est soi-même. Et c’est à cela qu’il faut apprendre à faire face.
Accepter le mouvement
La vie n’est jamais fixe. C’est une danse continue, un équilibre fragile entre l’adaptation et le désir. Vouloir figer les choses, s’imaginer un monde où tout est résolu et limpide, c’est nier cette réalité fondamentale. Toute stagnation finit par peser.
L’incertitude peut être une alliée. Elle casse les routines, nous ouvre à l’imprévu. Refuser d’avancer par peur de se tromper, c’est passer à côté de ce qui nous nourrit profondément. Il n’y a rien à figer, rien à sécuriser une fois pour toutes. Avancer, même dans le brouillard, enrichit plus que toute immobilité.
Le courage d’exister pleinement
Entre le vacarme du monde et les attentes multiples qui nous accablent, il est parfois plus simple de choisir la neutralité. Ne pas se prononcer, ne pas bouger, rester dans une sorte d’entre-deux qui permet d’éviter les remous. Mais cette tranquillité apparente coûte cher : elle nous éloigne de nous-mêmes.
Exister pleinement, c’est avoir le courage de trancher, de s’engager, de créer sa propre voie. Pas pour plaire, pas pour répondre à des codes, mais parce que le mouvement fait partie de notre nature. Chaque choix s’imprime quelque part et raconte une partie de notre histoire.
La beauté de cette aventure, c’est qu’elle ne demande pas de perfection. Elle requiert simplement une certaine honnêteté envers soi-même. Et, dans cette honnêteté, on trouve souvent la force d’accueillir le changement, l’imprévu, et même, parfois, ses propres erreurs.
La vie ne se construit pas d’un seul coup. Elle se façonne, jour après jour, par des gestes et des élans vers ce qui nous ressemble le plus.
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