À partir du moment où on a décidé qu'on ne voulait plus de patriarche, on a aussi mis de côté l'idée d'une matriarche. Et c'est là que ça coince. Parce que le matriarcat, ce n’est pas juste une question de pouvoir, c’est aussi tout ce qui touche au soin, au fonctionnement collectif, au fait de projeter sur certaines personnes un rôle de « mère ».
Et ça donne des situations un peu absurdes. Prenons un exemple : je ne prends pas soin de moi. Je mange n'importe quoi, je bois du whisky tous les soirs, je ne fais pas trop d'efforts. Mais dès que ça ne va pas, je file chez le médecin en mode « Maman, soigne-moi ! ». Par contre, qu’on ne me dise surtout pas d’arrêter le whisky, hein ! Ça, c’est non négociable. Mais bon, faudrait quand même que mon foie tienne le coup…
C'est un peu là qu'on en est aujourd’hui : on veut la liberté totale, sans les conséquences qui vont avec. On fait n'importe quoi, mais on veut que tout roule. Un peu comme si la vie était un jeu vidéo avec des sauvegardes illimitées.